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Nous doublâmes le Cap-Ray, au sud de cette baie, en compagnie du brick le Francis, pour entrer bientôt en plein océan. Le 27, nous passions devant l’île de Miquelon, qui rappela de tristes souvenirs à nos matelots. C’était sur les récifs de ce rocher qu’avait eu lieu, quelques années auparavant, l’affreux naufrage du Fullwood, dans lequel avait péri le nommé Martinicio, l’un de nos concitoyens. Le capitaine nous montrait de la main ces noirs récifs où blanchissait la mer.

Le vent nous fut propice jusqu’au 4 juillet. Nous passions les journées à causer, à lire, à regarder les aspects toujours changeants des terres, tant que nous en eûmes sous les yeux, et les soirées à faire la partie de whist. Je parcourais au milieu de nos loisirs quelques livres que j’avais mis dans mes