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Chateaubriand dans son beau poème d’Atala, s’emparera de ce nouveau champ, comme a déjà commencé à le faire le romancier américain Cooper avec tant de succès. Ce champ nous appartient bien plus légitimement qu’à nos voisins.

Lorsque je quittais Byron pour prendre Prior, il me semblait que je quittais l’Orient pour l’Angleterre du 18e siècle, de ce siècle des perruques à boudins et des culottes courtes. Je ne voyais dans le poème de Salomon de Prior, rien des sentiments et du coloris d’une civilisation antique et orientale. Byron savait bien mieux chanter la fille de Jephthé ou la harpe de David. Salomon prend sous le pinceau de Prior des formes et des idées beaucoup trop modernes. Prior n’était bien à lui que lorsqu’il s’emportait contre les Français ; le feu qui l’animait le rendait alors plus facile et plus naturel.