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briller en l’air cette épée dont parle Thierry : « Un normand, appelé Taillefer, poussa son cheval en avant du front de bataille, et entonna le chant, fameux dans toute la Gaule, de Charlemagne et de Roland. En chantant, il jouait de son épée, la lançait en l’air avec force, et la recevait dans sa main droite ; les Normands répétaient ses refrains ou criaient : Dieu aide ! Dieu aide ! »

À Dungeness, nous prîmes un pilote nommé Wood. C’était un homme mince, haut de six pieds au moins, et qui avait un peu l’air américain. Pour être pilote en Angleterre, me disait-il, il faut servir sept ans à bord d’un bâtiment, être capitaine un an ou second deux ans ; cette épreuve ne lui paraissait pas trop longue. À huit heures du soir, le 16, nous passions sous le château de Douvres, qui couronne les hauteurs blanchâtres