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l’Amérique du Nord, quoique accoutumé au nom de ces deux véritables puissances au delà des mers, trouverait cette organisation bien étrange si elle était introduite tout-à-coup dans son pays, car quoique nous dépendions d’une monarchie, notre organisation sociale n’en donne aucune idée. Rien n’est moins influent que la classe de nos seigneurs, qui devaient, dans l’esprit de Louis XIV, servir de germe à une aristocratie féodale, non pas puissante et rebelle comme celle qui existait au moyen-âge, mais fidèle et soumise comme celle qu’il y avait alors en France.

Ainsi rien de surprenant en Europe que, là-même où existe la liberté, elle admette l’aristocratie, et qu’en Angleterre, par exemple, la constitution porte partout l’empreinte des rangs qui composent la nation.