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garni de glaces. Lorsqu’on sort de Calais on traverse quelques lieues d’un pays triste et stérile ; à droite, c’est une plage couverte de cailloux ; à gauche, une plaine dépouillée. Plus loin, cependant, après avoir passé des ponts, des digues, des canaux, et près du cap du Blanc-Nez, une route romaine, l’on arrive à des pays quelque peu montagneux, mais dont les pentes sont fort douces, et d’où la vue s’étend au loin. Ce qui me frappait en avançant, c’était la nudité des campagnes. Pas d’arbres, pas de haies vives, comme en Angleterre, pas de clôtures, pas de maisons comme au Canada. Les champs sont divisés par des bornes de pierres et la population est réunie en bourgs ou en villages. Cette nudité me paraissait d’une grande monotonie, accoutumé que j’étais à la nature accidentée et pittoresque de Québec et de ses environs. Du reste,