Page:Garneray - Voyages (Lebègue 1851).djvu/273

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en mettant pied à terre, fut de me rendre chez l’excellent M. Montalant, qui déjà connaissait par la rumeur publique l’entrée du Mathurin en rade. Il me questionna avec empressement sur la reine de Bombetoc, que l’accomplissement de notre mission devait dépopulariser à l’île de France, et il s’amusa beaucoup de la différence qui existait entre la réalité et les suppositions auxquelles on s’était livré jusqu’à ce jour sur le compte de ce mystérieux personnage.

Nous causâmes des mœurs malgaches, lorsqu’un nègre entra dans le salon et annonça à M. Montalant le capitaine Maleroux.

— Parbleu ! mon cher Louis, me dit mon hôte, vous jouez de bonheur ! Le capitaine Maleroux se trouve en tête de ces intrépides corsaires dont les exploits atteignent les limites de l’impossible… C’est en outre le meilleur homme que je connaisse !… Il arme en ce moment un petit trois mâts et se prépare à une expédition importante, peut-être bien pourrez-vous vous entendre avec lui.

Mon hôte achevait à peine de prononcer ces paroles lorsque le capitaine Maleroux se présenta. Agé de près de quarante ans, il était d’une taille moyenne et d’une corpulence vigoureuse. Sa carnation basanée s’harmonisait admirablement bien avec ses yeux d’un noir de jais. Ses traits, empreints, malgré leur caractère plein de vigueur, d’une bonhomie remarquable, présentaient une grande régularité ; seulement son front était un peu proéminent.

M. Montalant m’ayant présenté à lui comme le favori du capitaine l’Hermite et comme l’un des survivants de la Preneuse, Maleroux me serra cordialement la main.

— Mon cher ami, me dit-il, je suis heureux de vous