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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/31

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Rome, qu’ils farcirent incontinent d’vne infinité de meurtres des plus illuſtres citoyens de la ville, & notables perſonnages de l’Italie. Cela fait, Antoine & Octaue trauerferent en Macedone pour rompre Brute & Caffic, qui tenoyent fous commune authorité les forces de Grece & d’Afie. Ils ſe camperent vis à vis deux, pres de la ville de Philippes, où s’eftans liurez deux treffanglantes batailles, il y eut à la premiere, égalité de perte & de profit des deux coftez, fors pour le regard de Caffic, lequel entré en defefpoir ſe tua. A la ſeconde, Brute qui eftoit demeuré ſeul chef de ſes partiſans, futentierement defconfit, ſes gens mis en route, & ſon camp forcé. Quo y voyant, il ſe tua ſemblablement, aydé de Straton fonamy. Son corps fut trouué par Antoine, & les cendres d’iceluy portees à Seruilie fa mere, & prefentees à fa femme Porcie : laquelle impatiente de douleur ne voulut furuiure à ſon efpoux. Mais comme on luy ofta tous moyens ordinaires de s’outrager, elle s’emplit la bouche de charbons ardens, dont elle s’eftouffa, Voila l’abregé de l’hiſtoire, où i’ay fondé le proiect de ceſte Tragedie, que vous verrez, Lecteur, au x L VII. liure de Dion, au quatriémè & cinquiéme d’Appian en fa guerre Ciuile, & en Plutarque aux vies de Ciceron, de Brute, & d’Antoine. Au reſte ie luy ay couſu vne piece de fiction de la mort de la Nourrice, pour l’enueloper d’auantage en choſes funebres & lamentables, & en enſanglanter la cataſtrophe.