Aller au contenu

Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
32
PORCIE.

Rome, te vienne voir : il verra des pafleurs. Auoir esté iadis tes premiers fondateurs, Qui pour l’antique honneur de glorieux ancestres Receurent vn amas de canailles champeftres : lors qu’en leurs dures mains le bafton pastoral Tourna farude forme en vnfceptre Royal : Puis, de tels citadins la race estre fortie, Qui tient ore à fes loix la terre affiettie. put Mais encor’verra-il plus nouueau changement S’il confere auiourd’huy ton antiqu : ornement Au miferable estat, qui tetient affligee. Toy qui deffous ton iong as l’Afrique rangee. Que les peuples d’Europe, & senx que le Soleil vifite tous les iours dés for premier réueil, Craignent efpouuantez, comme les colombelles Craignent quand le Vautour viet fondre deffus eiles Toy qui fouston Empire asguerriere foumis Les fauvages deferts des Geles ennemis : Et qui paffant plus outre aux montes Ripheess Indomtable au labeur, as dreßé res trophices : Bien que le froid Borce enfarinetoufiours Leur front demy priué de la lampe des tours.c Toy toy, qui vaillamment brandiffois ton efpee Par tous les quatre coins de la terre occupee, Soit où le clair Phcbus fe promene au malin, Soit où courant le foir.il borne fon chemin : Maintenant (ochetine !) efteinte par les armes, Par l’homicide fer de tes propres gendarmes, Tu nages dans le fang de tes panares enfans Que n’aguere on voyait marcher fi triomphans ! Tufouffres, pauure Rame, helas ! tu fouffres ores Ce que tu fis fouffrir à la cité des Mores, Ala belle Carthage, où tes fiers Empereurs Defpouillez de pitié commirent tant d’horreurs, Digitized by Google