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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/519

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LES IVIFVES,

TRAGEDIE.


ACTE I.

Le Prophete.


IVʃques à quand, Seigneur eʃpandras-tu ton ire ?
Iuʃqu’à quand voudras-tu ton peuple aimé destruire,
L’infortuné Iuda, que tu as tant cheri,
Que tu as quarante ans par les deʃerts nourri,
Comme vn enfant tendret que ʃa nourrice allaite,
Et ores en rigueur ta dure main le traitte ?
O ʃeigneur noʃtre Dieu, r’amolli ton courroux,
Raʃʃerene ton œil, ʃois pitoyable & doux,
Nous t’auons offenʃé de crimes execrables
Et cognoiʃʃons combien nous ʃommes puniʃʃables :
Mais las ! Pardonne nous, nous te crions merci,
Si nous auons peché, nous repentons außi.
Souuienne toy d’Iʃac & de Iacob nos peres,
A qui tu as promis des terres estrangeres
Auec posterité, qui s’écroiʃtre devoit
Comme vn ʃable infini qu’aux riuages on voit :