Aller au contenu

Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
52
PORCIE.

Les arbres, les rochers, les palais iardiniers, Qu’il emporte auec foy maugré la vaine force Du payfan courroucé, qui contre luy s’efforce. Ou tel qu’vn Ours patu, qui dreßé contre-mont, Voit les Chaffeurs de loin fur la croupe d’vn mont Entrer au creux prochain, faloge cauerneufe,. Pour luyrauir, brigans, fa race genereufe. Il hurle de fureur, terrible au regard Branlant fon poil rebours s’eflance comme vn dard, Ou comme un trait de feu qui volle par le vuide Contre les gros efpieux de fon voleur timide, Qu’il brife par morceaux, tout ainsi qu’vn rofeau Nourri marefcageux dans le limon d’vne eau, Paffe-temps d’Aquilon, qui terracé l’abaiffe, Puis d’vn ait refouflé tout d’un coup le redreffe. Tout ainfi colere, i’ay preßé furieux. Leur col acrauanté du pied victorieux, I’ay noyé de leur fang la plaine Emathienne, Et domtant auiourd’huy leur rage citoyenne le laiffe inftruction à la pofterité De mieux tenir le frein à fon cœur defpité, Que fes peres defunts, don : l’ingrate folie A mis l’epee au cœur de la noble Italie. Vent. Les pauures mal-heureux ne cofideroyent pas Que depuis le berceau vous fuyuez, les combas, Fray fang Herculean, pour ne craindre l’audace D’vn vanteur ennemy, fes coups, ne fa menace. Iadis ce grand heros, Hercule voftre ayeul, Combatit Acheloë enflé de tel orgueil ; Qui forti monstrueux de l’onde fa naiffance, le penfoit eftonner d’vne fotte arrogance, Infqu’à tant que fon bras inhabile à la peur Euft eftourds de coups cet impudent braneur, Qui defia triomphoit deuant que la victoire Digitized by Google