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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/76

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PORCIE.

ne cicatrice notable. Il me defplaift que les Romains S’entre-maffacrent de leurs mains, Et que nos guerrieres phalanges Ne vont en quelques lieux lointains Combatre les peuples estranges. Or la mefchante faction Meritoit qu’en punition De fon parricide execrable, L’on fift vne profecription, Qui fuft à iamais memorable. ACTE IIII

Le Meffager. Porcie. La Nourrice. Le Chœur. 63

O ! à cruelle contrainte ! a douleur, & mifere à ma fortune iointe ! O fort malencontreux ! helas n’auoy-ie affez… Dequoy me malheurer en mes malheurs paffez, Simon defaftre encor pour recharge nouvelle Ne me faifoit porter cefte trifte nouvelle ? Que les flots efcumeux de l’abayante mer N’ont-ils fait en paffant mon nauire abyfmer, Afin qu’enfeueli fous les vagues profondes le veiffe mon meffage enfeueli des ondes ? (cœur. Po. Hénourrice m’amie ! No. Il vous faut prendre Por. Nourrice ie me meurs, No. Madame n’ayez, peur,

le croy que tout va bien : mais ffachons ce qu’il côte. Po. Helas ! ien’en puis plus, la douleur me furmõte. Meff. 1e fuis faifi de crainte, ma langue effayant D’en faire le difcours va toute begayant : Le tremble, ie fremus, vne glace foudaine Digitized by Google