Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/145

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de ne pas parler de rien à Périnet avant de m’avoir revu.

Elle fit des yeux un signe qui l’engageait.

Flagothier avait l’air d’un dogue qui cherche à mordre. Il salua à peine Charles, trouva tout de suite quelque chose de désagréable à dire à Rose… Charles s’en alla, pressé d’être seul, de s’examiner à l’intérieur, en flânant sur le boulevard.

Ainsi, il était en passe de devenir amoureux de Rose ! C’était si drôle, après toutes les réflexions qu’il s’était faites pendant son insomnie, qu’il se mit à rire, à pouffer de rire, par grandes saccades, comme un homme à qui il en arrive « une bien bonne ».

Oh ! son cœur « aéré et nettoyé » ! Oh ! tout son être, soudainement touché de la grâce conjugale, aspirant à de saines et probes affections d’amour ! Dire qu’il songeait il y a quelques heures, à découvrir au fond d’un bourg très ancien, au clocher pointu, dans un jardin de notaire ou de médecin, la jeune fille, belle et modeste qui, en attendant la venue de l’époux, lisait des livres honnêtes sous de grands arbres, au milieu d’une pelouse d’un vert bourgeois à corbeilles de géraniums rouges — et qu’il désirait Rose…