Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/57

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— Ça devait être dégoûtant ! dit Périnet.

Mme  Cécile, toute à son souvenir, les yeux noyés, dit :

— J’ai trouvé ça tellement gentil que j’aurais su en pleurer.

— Och erme ! fit aimablement Mme  Rollekechik en lui faisant tomber sur l’assiette une énorme tranche de « boli ».

— Celle-là, je la replacerai à M. Desbaguettes, dit Odon à Julien.

Mais les goûts distingués de Périnet éprouvèrent le besoin de se manifester devant ce grossier étalage de « slouberij ».

— Ce que j’adore, moi, dit-il, c’est le lèrd anglais. Celui qui ne connaît pas le lèrd anglais ignore la guèstronomie. C’est mon meilleur repas, le mètin. Rien que de la chààr, pas de graisse… Dix minutes avant de descendre, pendant que je suis en train de m’habiller après mon tub, je fais dire à ma cuisinière qu’il est temps de se préoccuper de mon lèrd… Notez que je l’achète moi-même ; j’ai stylé mon marchand ; je lui ai indiqué comment je le veux, mon lèrd. Il doit provenir de certains sujets de choix qui sont nourris au lait, au lieu de l’être de leurs déjections comme nos porcs d’ici.

Sa figure prit une expression d’infini dégoût.