Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/131

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s’était habillé en Roi du Congo et Marquebreucq en St-Georges ; Fernand Friart, dit Fifi, dansa une Bamboula chantée qui rallia tous les suffrages ; Dessart apparut en Léopold II et décora non seulement les convives mais encore les serveurs ; le corps de ballet du théâtre fit une entrée sensationnelle, tandis que des ramoneurs, la brosse en main et la corde en bandoulière, venaient s’offrir à balayer les cheminées ; les chins-chins dansèrent autour de la table du festin une ronde échevelée et, quand tout fut bu et mangé, Had’laïtte, qui ne buvait jamais, fut trouvée ivre-morte dans sa cuisine, affublée d’un costume du tambour-major.

Quant à la cérémonie du mariage, elle révolutionna Mons. La musique du bataillon joua, à Sainte-Waudru, les morceaux les plus entraînants de son répertoire ; quand le cortège de noce quitta la collégiale, on jeta, de toutes les voitures, des poignées de yards, de crons-gigots, de mastoques, voire des pièces blanches, au peuple exultant qui se battait pour les ramasser.

Les remises de la vaste maison du commandant, richement décorées, avaient été transformées en une salle de banquet où s’allongeaient, parallèles, deux tables de cinquante couverts reliées par une table d’honneur ; la famille et les autorités constituées encadraient les nouveaux époux.