Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/166

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Je reproduis tout cela pour vous montrer combien est attachante la moindre question folklorique, combien diverse elle apparaît quand on l’examine sous ses différents angles et comment elle arrive à se détacher nettement sur le plan scientifique.

Vraiment ce n’est pas sans émotion que l’on pense à tout le traditionalisme que récèle en ses flancs une simple crotte, un simple bonbon populaire ! Que d’enfants, aujourd’hui hommes forts, ou même déjà couchés depuis longtemps dans le champ du dernier repos, se sont délectés à le déguster, ce bonbon ! Il nous est resté, à travers les âges, tel que nos grand’mères l’ont connu — et c’est tout un passé de bonne gourmandise le rappel sacré des saines joies familiales qui surgissent à son évocation !

***

J’ai tenu à faire à mon tour une enquête à Mons.

D’abord je me suis souvenu que tous les ropieurs allaient, dans mon enfance — et je n’étais pas le dernier — acheter ces sortes de bonbons chez Mme Degand, rue d’Havré. Le ropieur entrait dans la boutique et demandait d’une voix délibérée :

— Une mastoque de crottes de baudet.

— Je ne vends pas de ce que vous dites-là, s’exclamait invariablement Madame Degand ; quand on