Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/174

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Le 10 janvier… — Ainsi que je l’avais prévu, le Salon de Folklore s’annonce comme un événement. Les vieilles familles, riches ou pauvres, ont vidé leurs fonds de grenier. Tante Lalie, qui, depuis des années, n’était plus montée dans les combles de son immeuble, a été ahurie des agobies qu’elle y a retrouvées, notamment deux châles des Indes à peine touchés par les mites et une délicieuse petite ombrelle second empire, en ivoire et en dentelle, qu’elle a donnée à Valentine, sans compter des tabourets de piano en plein acajou, des chaises démoulquinées, des gravures anciennes, des courtepointes et des vieux plats à « pain crotté. »

Ces découvertes ont donné le branle et la grande salle des Saquiaux, où est installé le dépôt provisoire, est déjà trop petite pour contenir ce qui y est envoyé. Comme toujours, la farce s’en est mêlée : le nombre de vieux pots de nuit et de seringues est considérable. Évidemment, il faudra faire un triage.

L’un des plus enragés folkloristes, c’est Urbain Hégry : toutes ces vieilleries le rajeunissent ; il