Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/198

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du Miroir — mais député tout de même, avec toute la considération qui s’attache encore quelquefois à ce titre.

Il fut nommé grâce à la loi d’apparentement que personne n’a jamais comprise en Belgique ou à l’étranger et dont son inventeur fut, dit-on, la première victime. Aux voix qu’il avait obtenues dans l’arrondissement de Mons, on ajouta les voix acquises par un candidat régionaliste du Périgord, (on attribuera à Gédéon la fraction dépassant le chiffre nécessaire à la formation du quotient électoral divisé par 3 et multiplié par 5) — plus encore les suffrages obtenus par un député traditionnaliste de la Vieille Castille qui, par l’intermédiaire de l’alcade de la localité, ollé ! offrit son excédent pour un cigarillos. On mit le tout dans un pot et, comme il manquait encore quelques suffrages, on adjoignit la voix d’Anseau, la grande voix des chênes et la voix de son maître ; on « touilla » avec un crayon à voter, après avoir versé dans le pot quelques gouttes de fleur d’oranger, chose nécessaire pour que le tout se marie bien. Quand ce fut fait, Gédéon Gardedieu était député !

Telle est du moins la version du Cayaux-Club ; mais la loi sur l’apparentement est tellement ahurissante que nous n’hésitons pas à accepter cette explication.