Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/30

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les concerts sur la place, les escaudries de la Ducasse, le dallage du jeu de balle, le lari de la foire, la musique des lanciers et les engueulades des porteurs-au-sac. J’y suis, j’y reste… Je lui avais dit : « Allez ! Guiguitte, Kinkin vous suit ! » Mais c’est plus fort que moi : Kinkin restera à Mons, et Kinkin c’est moi !

Il chercha à aller plus profondément dans sa pensée, mais il ne parvint pas à formuler. Il dit :

— Mons, c’est Mons !

Et il ajouta :

— Et puis j’ l’aime bien… et puis v’là tout !

— À la bonne heure, Bouton !… Mais Tartarin ? qu’est-ce qu’il dit, Tartarin ?

Comme je posais cette question, la sonnette de la porte de la boutique tinta et Tartarin entra. Bouton déclara, pressé de s’échapper :

— Voilà M. Tartarin qui va vous répondre lui-même… Moi, j’ai une petite vessie… une vessie comme une tête de pipe… je vous demande la permission…

Et il nous laissa en tête à tête.

— Je parie, dit Tartarin, très à l’aise, je parie, mon bon Gédéon, que vous parliez de mon départ ?…

— Oui, Tartarin.

— Je partirai, Gédéon, je partirai ; mais un