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17 août. — Tartarin s’entraîne. Tous les matins, il escalade les deux cents marches qui conduisent au bulbe du château et il reste là une heure, pour se faire à l’altitude et s’exercer à supporter la pression atmosphérique.

Des dames de la rue de la Clef lui ont offert un serre-tête d’aéronaute ; il a tiré de sa malle tout l’attirail de la chasse aux grands fauves : guêtres, Winchester, revolver, gourde et carnassière : sait-on jamais où l’on atterrira ?

Et il a écrit à l’Observatoire pour connaître la direction probable du vent le 22.

Il a longuement expliqué hier au capitaine des pompiers le frisson particulier qui vous pince au cœur quand, pour la première fois, de la nacelle, « on aperçoit le vide ».

Hier, dans la boutique de Bouton, il a raconté les ascensions qu’il a faites autrefois en Provence, une chute particulièrement dramatique sur le Mont Ventoux ; puis, une autre fois, en Afrique, l’ancre refusant de mordre, la nacelle traînée sur