Aller au contenu

Page:Gaskell - Autour du sofa.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II.

Avant de nous occuper de M. Gray, je crois utile de vous dire comment nous passions notre temps au château d’Hanbury. Nous étions cinq jeunes personnes dans la maison, à l’époque de l’arrivée du nouvel ecclésiastique ; toutes les cinq de bonne famille et comptant dans l’aristocratie tout au moins un allié. Dès que nous n’étions pas avec lady Ludlow, nous nous trouvions sous la surveillance de mistress Medlicott, petite femme bien élevée, qui était depuis fort longtemps avec Sa Seigneurie, dont on la croyait un peu parente. Elle avait passé toute sa jeunesse en Allemagne, je pense même qu’elle y était née, ce qui expliquait à la fois son accent germanique et l’habileté qu’elle possédait dans tous les genres d’ouvrages à l’aiguille, ouvrages que l’on ne connaît plus aujourd’hui même de nom. Elle raccommodait les bas, la dentelle, le linge de table, la mousseline des Indes, avec une telle perfection qu’il était impossible de découvrir l’endroit où elle avait fait sa reprise. En un mot, bien qu’elle fût bonne protestante, et ne manquât jamais d’aller à l’église le cinq novembre[1], elle était aussi adroite

  1. Anniversaire de la découverte de la conspiration des poudres.