Page:Gaskell - Cousine Phillis.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

line. Pendant les quelques semaines qui ont suivi sa sortie de Ford-Bank et précédé son installation dans le close de Chester, elle n’a presque pas donné signe de volonté, gardant pour elle ses tristes pensées, et ne prenant guère intérêt apparent qu’au sort de Dixon, compris, grâce à elle, dans la domesticité de M. Osbaldistone, le locataire nouvellement installé. Ils ont souvent conféré ensemble des clauses rigoureuses introduites par M. Johnson dans le contrat de bail : grâce à elles, il demeure très absolument interdit au « preneur » d’apporter le moindre changement à l’état des constructions ou plantations qui lui sont livrées, et dont il se charge pour les administrer, gérer et entretenir en bon père de famille. Par une autre convention (non écrite celle-ci), Dixon est chargé de veiller à ce que ces engagements si stricts soient fidèlement observés, et se trouve par là même préposé à la garde du terrible dépôt que recèlent les gazons ombragés du bosquet.

Maintenant Ellenor a pris possession d’une chambrette, la plus élégante pièce du nouveau domicile qu’elle partage avec son ex-gouvernante. C’est celle qui est au-dessus de leur petit salon. Ce salon lui-même n’est point encombré de meubles, et il pourrait bien vous paraître bizarre de n’y retrouver aucun de ceux qui garnissaient les appartements de Ford-Bank : mais Ellenor a tenu à ce que tout ce qui ne restait pas aux mains du locataire fût impitoyablement mis en vente. Résolution et obstination bizarres qui ont surpris, et presque scandalisé les habitants de Hamley. Quant à miss Monro, bien que légèrement choquée de cette espèce d’impiété, de ce renoncement complet à des souvenirs sacrés, elle n’en soutient pas moins avec tout le zèle de l’amitié que miss Wilkins a eu raison de ne pas vouloir emporter, dans l’humble résidence où le sort contraire la réduit à se réfugier, des