Page:Gaskell - Cousine Phillis.djvu/281

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Dixon demandait à reposer un jour. À quelques pas de là, sur une pierre usée par le temps, on pouvait déchiffrer, avec de bons yeux, l’inscription suivante :


À la mémoire de Mary Greaves
née en 1797 — morte en 1818

Séparés pour nous réunir un jour.


« Cette sépulture, cette dalle funéraire ont été acquises avec mes premières économies, disait Dixon… et je me suis toujours bercé de l’espérance que je trouverais encore la place libre quand le moment serait venu de prendre ici mon domicile définitif… Pauvre Molly !… à ma place, elle aurait eu, j’en suis certain, le même désir…

— Et ce désir sera exaucé, je vous le promets, » dit Ellenor.

Le fait est que, dans la modeste aisance dont elle allait maintenant jouir, elle appréciait surtout la faculté d’améliorer le sort de ses deux plus fidèles amis : savoir, de miss Monro et du vieux Dixon. Après trente années d’enseignement, la première se sentait un peu lasse ; elle accepta sa libération avec le même sentiment de gratitude qu’une mère peut témoigner à l’enfant assez heureux pour lui faire agréer un service. Quant à Dixon, il se serait littéralement fait hacher pour sa bonne missy, passée à l’état d’idole.

Une des choses que miss Monro comprenait le moins, fut la réserve dans laquelle persiste M. Livingstone après leur retour à Chester. Et, bien qu’au fond elle dût beaucoup perdre au mariage d’Ellenor, elle s’affligeait, avec un parfait désintéressement, que le digne chanoine