çais en même temps ? — Quel châtiment méritent les membres de la Corresponding Society (correspondant avec le Directoire Français ? — Faut-il les pendre, ou les écarteler, ou les brûler ? — L’enfant que la princesse de Galles va mettre au jour sera-t-il un garçon ou une fille ? Dans ce dernier cas, vaudra-t-il mieux l’appeler Charlotte, ou sera-t-il plus conforme aux traditions monarchiques de lui donner le nom d’Élisabeth ? »
Les Foster, s’ils y eussent été portés, auraient pu sans crainte aborder ces sujets, voire d’autres plus compromettants encore. Mais, peu faits à ces hardiesses, ils se bornèrent à commenter le haut prix des subsistances, le pain à un shilling trois pence, suivant la taxe de Londres ; le froment à cent vingt shillings sur tous les marchés du Nord ; — puis la conversation s’éteignit dans un silence solennel. John regardait Jeremy comme pour l’inviter à rompre la glace. Jeremy était chez lui, Jeremy avait été marié. Mais Jeremy lui riposta par un coup d’œil identique. John, effectivement, bien qu’il eût gardé le célibat, n’en était moins l’aîné des deux frères. Cependant la grosse horloge de l’église venait de sonner neuf heures, il se faisait tard, Jeremy prit la parole :
« Avec des prix si élevés, le pain si cher, les taxes si lourdes, le moment n’est pas propice pour se lancer dans les affaires ; mais nous nous faisons vieux, John et moi, et nous n’avons pas d’enfants pour nous succéder ; aussi aimerions-nous à restreindre un peu nos occupations mondaines. Nous nous déferions volontiers du magasin pour nous vouer aux affaires de banque qui ne donnent pas grand tracas… Mais il y a d’abord les marchandises et la clientèle, dont il faut songer à se défaire. »
Silence de mort. Cette ouverture n’avait rien de favorable aux espérances des deux jeunes gens, parfaitement dépourvus de capitaux et qui avaient compté succéder à leurs patrons par la marche naturelle d’une association