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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/128

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attendre, madame. J’étais avec mon mari. Peut-être êtes-vous étrangère et ne savez-vous pas combien il a été malade. Je vous demande pardon.

Madame Rochdale releva son voile et madame Lemuel sembla sur le point de rentrer sous terre, comme on dit vulgairement.

— Vous êtes probablement étonnée de me voir ici, commença madame Rochdale, cependant vous devez comprendre… une mère… La voix lui manqua, il lui fallut un moment avant de pouvoir reprendre en mots entrecoupés : — Je voudrais… voir… mon fils.

— Bien volontiers, madame Rochdale, dit Nancy d’un accent pénétré. J’avais eu un moment l’idée de vous faire demander ; mais…

L’autre fit un geste comme pour indiquer qu’elle ne pouvait pas parler et prit le chemin du premier. Nancy la suivit. À la porte de la chambre, cependant, Nancy l’arrêta :

— Attendez une minute, je vous en prie. Il a été si malade : laissez-moi lui dire, seulement pour le préparer…

— C’est mon fils, mon fils à moi. Ne craignez rien, dit madame Rochdale d’un ton où l’amertume et l’angoisse se disputaient le pas. Elle poussa de côté la femme et entra.