Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/130

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que de l’éducation, et que tout le soin possible et toute l’élégance extérieure ne peuvent jamais complètement dissimuler.

J’ai vu plus d’une dame, incontestablement bien née et bien élevée, infiniment plus vulgaire que madame Lemuel Rochdale.

Nous étions assises près du feu dans la salle à manger. Les domestiques entrèrent, faisant machinalement leur service accoutumé ; ils apportèrent un plateau.

Madame Lemuel commença à s’agiter.

— Croyez-vous, mademoiselle Marthe, qu’elle voulût rester pour souper ici ? Aimerait-elle à passer la nuit ? Faut-il donner l’ordre de préparer une chambre ?

Mais je ne pouvais pas répondre des mouvements de madame Rochdale.

Avec le temps, elle redescendit, l’air calme et heureux, ineffablement heureux. Je ne sais pas si, vingt-sept ans auparavant, elle avait été plus heureuse lorsqu’elle avait reçu dans son sein son fils nouveau-né, ce fils qui venait de renaître pour elle par la réconciliation et la tendresse. Elle dit même avec un doux sourire à la femme de son fils :

— Je crois qu’il voudrait vous voir. Si vous montiez ?