Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/141

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de ce dîner extraordinaire ; jusque-là (les commères disaient que c’était parce qu’elle n’avait personne à mettre à table en face d’elle) madame Rochdale s’était dispensée de tout devoir de ce genre. Maintenant, son fils prendrait-il sa place naturelle chez elle ? Et s’il la prenait, que ferait-on de sa femme ? Quelque estime qu’on portât à madame Rochdale, pouvait-on s’attendre à voir les meilleures familles, dans quelque circonstance que ce fût, se trouver en face de Nancy Hine ?

Je n’ai pas besoin de dire qu’on discuta cette question pendant huit jours, et que chacun savait ce que pensait et ce que voulait son voisin infiniment mieux que le voisin lui-même. La moitié du village était à la porte ou à la fenêtre, ce mémorable jour où les diverses voitures qu’on attendait se dirigèrent vers l’habitation de madame Rochdale.

À l’intérieur, nous étions assez calmes. Les préparatifs n’avaient pas été longs ; elle vivait habituellement avec une simple élégance et même dans cette grande occasion, elle donnait une chère proportionnée à ses ressources, rien de plus. Un déploiement de luxe eût été inutile ; tous ses hôtes étaient ses amis.

Madame Rochdale, habillée richement, avec un soin particulier (comme je me souvenais bien