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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/155

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de la magnificence des habitudes de mon père et du contraste qu’elles formaient avec le sombre petit bureau de Liverpool, d’où sortait l’argent pour entretenir tout cela.

J’ai pensé quelquefois… mais un fils n’a pas le droit de commenter la conduite de son père, d’un si excellent père.

Notre promenade finit, et la conversation aussi. Nous avions parlé de l’état de l’Europe, de la grande exposition, sujets sur lesquels nous pouvions nous rencontrer, mais qui tombaient à plat les uns après les autres. Je ne suis pas un grand causeur, pour mon propre compte ; mais j’aime à écouter les autres, et je dois avouer que la société de lord Erlistoun me parut assez peu amusante.

Je le conduisis enfin dans son appartement et, au grand soulagement de tout le monde, il n’en sortit qu’au moment du dîner.

Le repas ne dut pas l’amuser beaucoup ; mon père était toujours absent ; ma mère, mon frère et ma cousine étaient tout ce que je pouvais lui offrir. Je me rappelle comment mes frères, pleins d’une confiance puisée à Cambridge dans leur habitude du monde, se mirent volontiers en avant, jusqu’à ce qu’ils eussent été repoussés par une politesse grave qui ne permettait pas les familiarités, et je vois encore ma mère, dont les cordiales