Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/162

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histoires les plus piquantes perdent à être racontées dix fois de suite. Le jeune homme se retourna, peut-être un peu trop vite, du côté de ma mère lorsqu’elle vint à son aide. Et une légère nuance d’intérêt personnel, en dehors de l’intérêt invariablement poli qu’il apportait à toute chose, parut sur ses traits lorsque, au milieu de la longue liste des gens que ma mère avait invités à dîner pour le lendemain et qu’il n’avait pas l’honneur de connaître, bien que ce fût la liste de nos amis, il tomba enfin sur un nom qu’il connaissait.

— Lady Erlistoun, ma mère, ajouta-t-il, est en relation avec l’évêque et sa femme ; ce sont de très aimables gens.

— Oh ! des gens charmants ! (Pourquoi tant d’enthousiasme, ma bonne mère ? Vous y avez dîné une seule fois, je le sais.) Et leur gentille petite nièce, elle ne va pas encore dans le monde, lady Émilie Gage. Vous la connaissez, naturellement ?

— Lady Erlistoun la connaissait. Permettez-moi…

Et lord Erlistoun se leva languissamment pour apporter la tasse de ma mère à la table du thé. Il s’était donné quelque peine, ma mère l’accablait d’excuses, mais les yeux de Jeanne avaient une pointe de malice en le regardant.

— Ne bougez pas, Marc, un peu d’exercice ne