Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/264

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vous avoir consulté, sans votre consentement. Voyez !

Elle me montra une annonce demandant : « Une maîtresse de chant de premier ordre. Inutile de se présenter pour les artistes de profession. »

— Voyez-vous, une maîtresse de chant ! On a peur d’un maître pour elle. Pauvre fille ! elle est enclavée de tout côté dans les convenances ; c’est une héritière, notre pauvre héritière, lady Émily Gage.

La cathédrale, Lythwaite-Hall et cette belle soirée de juin dans les prairies, comme tout cela me revint à l’esprit !

— Lady Émily Gage ! c’est étrange. Ce qui est bien plus étrange, c’est qu’elle se soit souvenue de moi ; elle ne m’avait pas oubliée.

— À la cathédrale ?

— Non, mais l’année dernière, chez lady Erlistoun. Elle la connaissait, vous savez.

Voilà donc ce qui avait illuminé la physionomie de Jeanne, ce reflet doré de l’histoire de l’année passée qui nous eût souvent fait l’effet d’un rêve, à moi du moins, sans les lettres de l’étranger. Il fallait mettre fin à cette sécurité.

— Jeanne, dis-je, vous auriez dû me consulter avant de prendre un semblable parti. Il me semble