Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/266

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cile ; d’ailleurs, j’ai promis, n’en parlons plus.

Elle nous raconta alors en détail tout ce qu’elle avait fait, et décrivit lady Émily devenue presque une grande personne et l’une des plus charmantes créatures qu’on pût voir.

— Elle est simple, dit-elle, mais d’une manière originale, comme une prune couverte de sa fleur. Elle se souvenait très bien de ma figure, m’a-t-elle dit, elle avait coutume de se glisser dans des coins obscurs pour m’écouter chanter. Par la suite, elle s’était souvent demandé qui j’étais et ce que j’étais devenue.

— Comment, elle ne sait pas ! s’écria ma mère.

— Vous oubliez que personne ne sait et ne doit savoir ; cela vaut infiniment mieux et me rend les choses plus faciles.

J’étais blessé de l’idée qu’elle allait chez ces gens sans qu’ils sussent rien. Toute la situation était mauvaise et fausse. La volonté de Jeanne avait, il est vrai, tout gouverné ; personne, strictement parlant, n’était à blâmer ; cependant j’étais irrité et blessé ; ce sentiment fut quelque temps à disparaître.

Pourtant le nouveau système semblait produire plus de bien que de mal. L’argent était le moindre avantage qu’y trouvât Jeanne ; elle enseigna bien-