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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/287

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C’était une soirée étrange. J’y pense souvent avec étonnement ; quelles mystérieuses combinaisons de la destinée surgissent non seulement parmi les méchants, mais parmi les bons, pour les placer dans des situations où il est presque impossible de discerner le bien du mal, où chaque pas est assiégé de tentations, où chaque parole d’affection ou de bonté frappe un autre d’une verge d’épines !

Lord Erlistoun se comportait d’une manière irréprochable. Si la franchise innocente de lady Emily laissa voir qu’ils avaient passé leur temps ensemble à rêver, dans les villes d’Italie, aux arts et à la poésie, à former de beaux plans de vie et à recevoir de grandes leçons à l’ombre des Alpes, il devint aussi évident que jusqu’alors cette relation n’avait jamais dépassé les limites d’une simple amitié. Également, que cette amitié avait évidemment pour origine une autre amie à laquelle, sans la nommer, il trouvait qu’elle ressemblait, mais que, dans son humilité, elle n’avait jamais eu l’idée d’identifier avec cette amie qui lui était si chère et qui causait comme lord Erlistoun.

« La plus noble femme qu’il eût jamais connue, » disait-il. Et Émily serrait son bras autour de la taille de Jeanne. — J’aurais pu deviner que ce ne pouvait être que ma Jeanne Dowglas.