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Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/290

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attentions restèrent sans partage le lot évident de Jeanne Dowglas.

Une ou deux fois, je vis lady Émily les regarder tous deux avec un soupçon passager, puis sourire joyeusement ; non, ce n’était pas possible.

Ce jeune homme dans tout l’éclat de sa jeunesse, modifié par une sagesse plus mûre, apprise, peu importe où et de qui, avec la carrière qui s’ouvrait devant lui, une carrière digne d’un grand seigneur anglais, tenant entre, ses mains le triple pouvoir du rang, de la richesse et de l’éducation, et le désir d’en user dignement ! Et Jeanne Dowglas qui n’était plus jeune, qui ne prenait plus plaisir aux joies de la jeunesse, ballotée par la vie jusqu’à devenir grave dans ses joies et dans ses moments les plus heureux, avec une certaine lassitude qui lui faisait chercher le repos au port plutôt que le bonheur !

Non, l’amour pouvait exister, ou du moins l’affection persistante qui prenait ce nom ; mais l’unité, la sympathie absolue dans la vie et le but de la vie qui font seules du mariage un lien désirable et sacré, cela n’était plus possible entre eux.

Lady Émily s’en alla : lord Erlistoun la mit dans sa voiture, puis, au lieu de rentrer, il me demanda si je voulais me promener avec lui une demi-heure.