Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’étranger ; et puis je m’attends à y retourner bientôt, pour cette mission diplomatique dont je vous ai parlé.

Jeanne fit un signe de tête.

— Lady Émily y était. Je l’ai vue en toilette. Elle était charmante, n’est-ce pas ?

— Il m’a semblé.

Là-dessus ma mère l’interrompit pour faire la commission de lady Émily, comment, trouvant lord Erlistoun ici et Jeanne absente, elle n’avait pas voulu rester.

— Elle avait un peu d’humeur, si une si aimable personne peut avoir de l’humeur. Je me figure que la vie du monde ne lui convient pas ; elle n’a l’air ni aussi heureuse ni aussi bien portante qu’il y a six mois.

La physionomie de lord Erlistoun avait toujours été expressive, elle parlait terriblement maintenant. Jeanne le vit. La sienne exprimait moins de doute et de souffrance que de profonde compassion ; mais, lorsqu’il leva les yeux, il tressaillit comme s’il ne pouvait supporter ses regards.

— Que faites-vous donc ? Vous êtes toujours occupée.

— Je corrige des exercices de contre-point pour mes élèves.

— Ses élèves ! répéta-t-il avec irritation.