Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/303

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La lettre n’était pas longue.

« Mon cher ami,

» Je vous renvoie ci-joint votre anneau. Un jour j’accepterai de vous quelque autre souvenir, comme d’un ami à une amie, mais pas d’anneau.

» Je crois qu’il vaut mieux vous écrire ce que je veux vous dire depuis quelque temps. Je veux vous demander de bannir de votre esprit toute idée que vous êtes engagé envers moi. Les raisons qui m’ont toujours fait résister à tout engagement formel de votre part se sont trouvées justes et bonnes. Vous avez toujours été libre, vous restez libre. Je vous connaissais mieux que vous ne vous connaissiez vous-même, et je ne vous fais pas l’ombre d’un reproche.

» Je crois que vous m’avez aimée tendrement et que vous m’aimerez toujours jusqu’à un certain point, mais non de cet amour complet et parfait que vous devez à votre femme et le seul que je consentirais à recevoir de mon mari. Je suis donc décidée à rester ce que je serai toujours,

» Votre amie affectionnée,

» Jeanne Dowglas. »

— Eh bien, monsieur Browne ?

Le cœur me battait horriblement, mais il fallait lui répondre.