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Ma fille, devant toi le pays ouvre une âme
Sévère… En perçois-tu l'inquiète douceur ?
Le souffle amer des pins te murmure : « Ma sœur,
Comme toi le vent fort des cimes nous affame.
« Ton cœur saignant le sait, pour contempler d'ici
Dans la plaine, à tes pieds, ta souffrance irisée,
Il t'a fallu gravir, dans ta haute pensée,
Un dur chemin aussi que barrait le souci.
« Par le sentier croulant, sans ami, sans rosée,
Trempant au blanc mistral ton désir obstiné,
Tu voyais, loin de toi, le ciel déraciné
Et plus proche, à nos pieds, ta douleur reposée… »