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Page:Gasquet - Le Paradis retrouvé, 1911.djvu/13

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Qui que tu sois, voici mon cœur, voici ma vie…
Voici le Paradis retrouvé dans les pleurs.
O vous dont mendiait la faim inassouvie,
Prêtez-moi le fardeau de toutes vos douleurs.

Aimer ! J’ai soif d’aimer, comme vous je veux vivre,
Quitter le ciel serein de ma pure raison,
Et ne plus limiter le monde qui m’enivre
Au bonheur passager qu’abrite ma maison.

Cherchons… L’humanité sur la route des âges
Hésite au carrefour des révolutions
Et je sens sous le mien battre mille visages,
J’entends pleurer en moi les générations.