Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/24

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légende plus simple21 raconte que Philomelos, fils de Demeter et d’Iasion, avec le peu d’argent qu’il avait, acheta deux (trois ?) bœufs, et fabriqua le premier char : et sa mère admira tant son invention qu’elle le transporta au ciel avec son char et ses bœufs, « arantem eum inter sidera constituisse et Bootem appellasse. » — Cette variante nous fait voir dans la constellation principale, non plus un char proprement dit, mais une charrue (bien qu’elle dise plaustrum), et nous retrouverons la charrue par la suite ; entre les deux il y a d’ailleurs évidemment une grande affinité 22.

En regard des fables si nombreuses où les Grecs nous montrent des héros transportés parmi les astres, se placent les légendes germaniques qui nous représentent des personnages condamnés à faire éternellement là-haut ce qu’ils ont trop aimé ici-bas. On sait que le chasseur sauvage donna sa part de paradis pour son plaisir favori, ce qui fait qu’il est condamné à chasser à outrance jusqu’à la fin du monde. De même, d’après une tradition allemande (Grimm, D. M., 688), « un charretier mena un jour Notre Seigneur ; en récompense, celui-ci lui promit le royaume du ciel23, mais charretier dit qu’il aimait mieux conduire éternellement sa voiture d’orient en oc-