Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/28

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Un assez grand nombre de ces contes ont une introduction qui nous indique clairement que le héros du récit est un être merveilleux et surnaturel. Il ne naît pas comme les autres hommes : il est miraculeusement accordé à des parents affligés d’une longue stérilité. C’est là un trait qui, presque partout où il se rencontre, nous annonce que nous sommes en présence d’un récit véritablement mythique. Le conte lithuanien n’a conservé qu’un vague souvenir de ce fait : « Il y avait une fois un homme et une femme qui n’avaient pas d’enfants, mais ils étaient riches. Enfin ils eurent un enfant qui n’était pas plus grand que le pouce. » — Le début du Daumesdick rhénan est plus intéressant : « Il y avait un pauvre paysan, qui était un soir assis au coin de son feu et tisonnait, pendant que sa femme filait à côté de lui. Il dit : Comme c’est triste de ne pas avoir d’enfants ! Notre maison est toujours silencieuse, quand ailleurs c’est si bruyant et si joyeux. — Oui, répondit la femme en soupirant, si nous en avions seulement un seul, quand même il serait tout petit, pas plus grand que le pouce, j’en serais contente ; nous l’aimerions bien. Et il arriva que la femme s’alita, et au bout de sept mois, elle mit au monde un enfant qui était bien fait de