Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/32

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porte la chanson enfantine du petit mari39. — Toutes ces pièces ont un côté commun, c’est qu’elles raillent la petitesse ; celui dont elles parlent est toujours ridiculisé. Il n’en est pas ainsi dans les contes de Poucet ; il est d’une petitesse non pas ridicule, mais merveilleuse ; ce qui fait l’intérêt du conte, ce sont les choses extraordinaires qu’il accomplit grâce à sa petitesse ; dans toutes les versions d’ailleurs, il est plein d’esprit et de malice, et se tire toujours d’une manière triomphante des mauvais pas où il lui arrive d’être engagé.

Le trait capital des contes divers qui nous occupent, bien que dans plusieurs d’entre eux il soit effacé et presque perdu au milieu des autres, c’est celui-ci : Poucet conduit un attelage (soit un char, soit une charrue) en se plaçant dans l’oreille d’une des bêtes qui le composent (soit bœuf, soit cheval). C’est là à mon avis le fond primitif de son histoire ; c’est là le trait qui se retrouve chez tous les peuples, tandis que les autres histoires qui lui sont attribuées, créées par la fantaisie une fois éveillée sur cet amusant petit être, diffèrent d’ordinaire chez les peuples différents. Voyons le récit plus ou moins varié de cet épisode central.