Page:Gaston Paris, lepetit poucet et la grande ourse, 1875.djvu/42

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sa mort, tout cela est de la pure invention du poète42. À bien plus forte raison en est-il ainsi des deux suites très-faibles et très-peu intéressantes qui furent jointes plus tard à Tom Thumb. Mais le poème du XVIe siècle, bien qu’il soit une œuvre personnelle, reposait en somme, comme on voit, sur une forme du conte populaire qui avait assez fidèlement conservé les traits primitifs du récit.

Cet ancien conte populaire anglais, que le poème a fait oublier, a laissé d'ailleurs une autre trace dans un conte gaëlique. Le nom de Thomas, donné à Poucet dans ce récit, montre bien sa provenance, et sert en même temps à prouver que l’auteur de Tom Thumb s’inspirait d’un conte où le héros portait déjà ce nom43. Voici ce récit curieux, que M. Campbell reproduit d’après la version fournie en 1809 par une jeune fille des West-Highlands44. On verra combien le conte anglais devait se rapprocher de ceux que nous avons étudiés jusqu’ici. « Il y avait autrefois un nommé Thomas du Pouce (uc’h órdaig), et il n’était pas plus grand que le pouce d’un homme robuste. Thomas alla un jour se promener, et il tomba une forte grêle, et Thomas s’abrita sous une feuille de patience ; et il arriva qu’un grand troupeau de bœufs passa,