Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chapitre quatorzième
De la loutre et de toute sa nature.


Loutre est assés commune beste ; si ne me convient jà dire de sa faisson ; quar pou de gens sont qui bien n’en ayent veuz. Elle vit des poissons et demeure environ les rivières, viviers et estancs ; aussi mange elle des herbes de prés aucunefois quant sont tendres. Elle demuere dessoubz les rassines des arbres, près des rivières. Elle vet à ses menjures einsi que une autre beste fet, aux herbes seulement en printemps ; et aux poissons comme dit est. Elle noue[1] par dessus les rivières et par dessoubz quant li plest, et pour ce ne li puet eschaper null poissons que elle ne le preinhe si donc n’est trop grant. Elle fet grand dommaige ès viviers et estancs. Quar une père de loutres sans plus destruyra bien de poisson un grant vivier et un grant estanc, et pource les chasse len.

Ilz vont en leur amour au temps que font les furons que chascun qui en tient en son hostel scet. Et portent autant comme ils font aucunefois leurs cheauls plus ou moins, comme font les furons. Et font leurs cheaulx ès fosses dessoubz les racines des arbres près les rivières.

On les chasse aux chiens par grant maistrise ainsi que je di-

  1. Noue, nage.