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une verge pour défendre que les chiens ne vienhent jusques tant que on vueille qu’ilz menjent. Après il doit forhuer si haut comme il pourra en disant : Tiel au ! comme quant il l’a veu. Et donc doyvent venir les chiens menjier sus le cuyr qui mieulz porra. Et quant ilz aront mengié la moytié de la cuyrée ou plus, il doit prendre les bouelles du cerf un petit loinh de la cuyrée et les tenir haut en sa main, affin que les chiens ne li puissent oster, et doit encore for huer : Tiel au ; et les autres vallez doyvent férir de verges aux chiens, affin qu’ilz leissent la cuyrée et aillent devers luy en disant basset : Apele ! apele ! apele ! et outre à li ! outre !outre ! Et quant les chiens seront à li venuz, il doit geter les bouelles ou mi de tout ; si en prenhe qui pourra. Et quant ils aront cela mangie, il doit recrier sus la cuyrée : Arrière ! arrière ! affin que les chiens tournent mangier le demourant. Puis doivent corner tous ceulx qui sont de la vénerie prise, qui se corne comme j’ay dit devant.

La cuyrée se doit fere là où le cerf se prent, einsi comme j’ay dit ; toutes voyes si aucunefois hon le fet à l’ostel ce n’est mie trop mal fet ; quar quant les chiens ont apris à mengier la cuyrée à l’ostel et ilz ont failly un cerf loinh, ilz s’en retreent plus voulentiers la nuyt là où ilz ont acoustumé de mengier leur cuyrée. Toutes voyes de le fère touzjours ne seroit pas bien fet ; quar quant les chiens sont las et un cerf leur fuyt de fort longe et par grant chalour, ilz le leissent voulentiers et sen revienent à l’ostel en esperant touzjours de trouver à l’ostel leur cuyrée preste.

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