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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/293

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Chapitre soixantième.
Ci devise à faire hayes pour toutes bestes.


Après ce que j’ay parlé comment on doit chassier bestes sauvaiges à force, vueill je deviser comment on les puet prendre par mestrie, ne à quieulz enginhs on le puet fère. Quar il me semble que null n’est parfetement bon veneur s’il ne scet prendre bestes à force et par enginhs. Mès de ce parleray-je mal voulentiers, quar je ne devroye enseinher à prendre les bestes ce n’est par noblesse et gentillesse, et pour avoir biauls déduis, afin qu’il y heust plus de bestes et que on ne les tuast pas faussement, mes en trouvast len tousjours à chassier. Mès par deux raisons le me convient à dire. L’une je feroye trop grant pechié se je povoye fère les gens sauvier et aler en paradis, et je les fesoye aler en enfer. Et aussi se je fesoye les gens mourir et les peusse fère vivre longuement. Et aussi se je fesoye les gens estre tristes et mornes et pensifs et je les peusse fère vivre liement ; et comme j’ay dit au commencement de mon livre que bons veneurs vivent longuement et joyeusement, et quant ilz meurent, ilz vont en paradis, je vueil enseigner à tout homme d’estre veneur ou en une manière ou en autre ; mès je dis bien que s’il n’est bon veneur il n’entrera ja en paradis ; mes en queuques manières qu’ils soient veneurs,