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Chapitre soixante-troisième.
Ci devise comment on puet prendre ours et autres bestes aux dardiers.


Aussi les prent on aux dardiers que on fet en ceste manière ; et doit on fère quant on scet que une beste vient mengier ès blés ou ès pommes ou champs vinhes et on voit qu’il y vient chescune nuyt. Lors doit l’ome qui le vuelt prendre serrer le champ ou la vinhe ou le vergier tout fort que un grant pertuis par là où il voit que vient plus communément à son viandier ou à ses menjures. Et ilec doit tendre sa dardière, ou bas ou haut selon que la beste sera. C’est une perche qui soit tendue bien tirant, et un fer d’espieu bien taillant et bien agu et bien lié à un des bouts de la perche, d’un coude de lon et demi pié de large ; et une petite cordelete qui soit sur le pertuis ou la beste vendra et un cliquet, tout einsi que un ratier pour prendre raz. Et quant la beste y cuydera entrer, elle y touchera et le deffichera et la perche vendra de si très grant radour qu’il li passera les costez. Plus n’en vueill parler de ce, quar c’est vilaine chasse.

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