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ait jà tiré l’arc, et atende einsi jusques tant que la beste soit près près pour tirer, et s’il estoit trop fort il ne pourroit einsi longuement, mes le conviendroit, quant il tireroit l’arc, à remouvoir tant que la beste le verroit. La flesche doit estre de la longueur de huit poignées de long de la bosse de l’ousche darrière jusque au barbel de la flesche ; et le fer doit avoir de large au bout des barbiaus, quatre dois, et doit tailler de chescune part et bien afilée et aguë et doit avoir cinq dois de long. Et quant celuy voudra tirer et metra la flesche ou sayete à la corde pour trère, il doit regarder que les penons aillent de plat contre son arc ; que quant il descochera et leissera aler sa sayete, se les pennons estoient devers l’arc, ilz pourroient hurter à l’arc et desvoyer, qu’il ne tireroit jà droit. Et s’il vuelt chassier aux chiens, il doit avoir tous ceulz qui scevent trère aux arcz et au desouz du vent il les doit metre tout de renc au giet d’une grosse pierre poinhal l’un loinh de l’autre, s’ilz sont en cler païs ; mès s’ilz sont en fort païs ilz doivent estre plus près, davant un arbre chescun et non pas darrière, les eschines devers l’arbre. Et les archiers doivent estre tous vestus de vert. Puis metre ses deffenses tout autour, fors que par là où ses archiers sont, le plus près qu’il pourra l’un de l’autre, selon les gens qu’il hara. Et doivent parler l’un à l’autre et fère noise comme j’ay dit sà devant. Puis puet aler leisser courre dedens les deffenses le quart de ses chiens ; et quant la beste vendra aux archiers, les archiers doivent dès qu’ilz aront oy leissier courre, metre leurs flesches en l’arc, et leurs deux mains là où elles doivent estre apareillées de trère : quar si la beste veoit que on meist la sayette dedans l’arc et l’homme se boujât, elle sen iroit d’autre part. Pour ce est bon que on soit tousjours apareillé de tirier sans se remouvoir fors que tirer du braz. Et se la beste vient tost et tout droit de visaige à l’archier, il la doit lessier venir bien près et puis trère, visaige à visaige, parmy le pis ; quar s’il atendoit que elle passast par le costé, la beste pourroit passer au destre ; si n’est mie bien aisié de trère de l’arc au destre ; quar il convient que on tourne tout le corps.