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VIE DE GASTON III

DIT PHŒBUS

COMTE DE FOIX.



Gaston Phoebus a eu le soin de placer un prologue en tête de son livre de vénerie. Ajouter à son ouvrage une autre introduction serait agir comme ces architectes du siècle dernier, qui ont accolé des portiques modernes à la cathédrale de Metz et à tant d’autres édifices du moyen-âge. Que Dieu me garde de commettre jamais une semblable profanation ! Ce n’est donc point une préface que je prétends écrire. Je veux seulement éviter aux lecteurs la peine de chercher ailleurs la vie de l’auteur. Je me bornerai ensuite à donner quelques détails sur les diverses éditions et sur les plus précieux manuscrits de ses ouvrages.

En général, les biographes font comme les peintres de portraits : ils flattent leur modèle ; ils en dissimulent les défauts ; ils s’appliquent à le parer de qualités, de vertus qu’il n’a pas ; ils écrivent un panégyrique plutôt qu’une histoire. Cependant, ce n’est pas ainsi qu’il faut entendre la tâche de l’historien. Cervantès a dit avec raison : « L’histoire a un caractère sacré : avant tout elle doit être véridique, et, là où se trouve la vérité, il y a quelque chose de divin ; car toute vérité émane