veneur grant joye et grant plaisir. Après il monte à cheval à grant haste pour acompaigner ses chiens. Et pource que par aventure les chiens auront un pou aloygnié le pays où il aura laissié courre, il prent aucun advantaige pour venir au devant de ses chiens. Et lors il verra passer le cerf devant lui et le forhuera[1] et verra quieulx chiens viennent en la premiere bataille, ne en la seconde, ne en la tierce ou quarte, selon ce qu’ilz vendront ; et puis quant tous les chiens seront devant, il se mettra à chevauchier menée après les chiens et huera et cornera de la plus grant et forte alaine qu’il pourra. Lors a il grant joye et grant plaisir et je vous promets qu’il ne pense lors à nul autre péchié ne mal. Après quant le cerf sera desconfit et aux abais, lors a il grant plaisance. Après quant il est pris, il l’escorche et le deffet et fet la cuyrée ; aussi a il grant plaisir. Et quant il s’en revient à l’hostel, il s’en revient joyeusement ; quar son seigneur lui a donné de son bon vin à boire à la cuyrée. Et quant il est à l’hostel, il se despouillera et deschaussera et lavera ses cuysses et ses jambes et par aventure tout le corps. Et entredeux[2]
- ↑ Le forhuera ; forhuer signifie, selon moi, huer ou crier fort, d’Yauville.
Autre manière de forhuer et parler aux chiens avec la voix… Dufouilloux, chap. 42.
Forhuir, sonner la trompe et corner de fort loing. Recueil des mots employés en vénerie, imprimé à la suite de la vénerie de Dufouilloux, 1585.
- ↑ Entre deux, dans ces circonstances ; interdùm.
Souvent on ajoute un i dans quelques temps de ce verbe. C’est ainsi que ferir fait il fiert ; venir, il vient, il viendra.
Ainsi Joinville écrit, en parlant du Nil : Se espandent de lui sept branches en rivières qui quierent les terres plaines.
M. de Sainte-Palaye dit, dans son glossaire inédit : Quiert se prononçait quieurt, de façon que ce qui suit est un proverbe rimé à la mode du temps :
Qui le mal et la riotte quiert
Le mal et la douleur le treuve.