sera pardonné, mes bras te seront ouverts si tu me reviens, l’an prochain, corrigé et disposé au bien par cette longue absence de la famille. Je te saurai gré si, par surcroît, tu peux me rapporter de Tahiti cet oiseau rare qui, à ce que m’a affirmé mon honorable confrère de Genève, ne se trouve guère que dans les îles de la Société : tu ferais ainsi un vif plaisir à ton père. Oui, je donnerais beaucoup pour posséder la curruca pinguis antoniana, la fauvette grasse d’Antoine ! Te décrire exactement ce oiseau, fort peu connu, paraît-il, me serait impossible, tu le comprends ; je ne l’ai jamais vu. Mais mon confrère de Genève prétend que les signes distinctifs auxquels tu pourras peut-être reconnaître cet oiseau précieux sont un plumage soyeux, un embonpoint qu’indique son nom scientifique, et surtout, ceci est bien remarquable, une queue formée d’une seule plume, ce qui, dit-on l’a fait aussi dési-
Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/31
Apparence