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Page:Gaston de Chaumont - La Fauvette de maître Gélonneur.djvu/59

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Et cet homme héroïque, riche, heureux, bien apparenté qui eût pu facilement jouir encore plusieurs années de son bonheur, sans hésiter, sacrifia tout ; dit adieu à tout.

Le soir même, par une de ces admirables nuits de ces pays, alors que les autres, assis sous les bosquets d’orangers en fleur rêvaient sous les étoiles, chantant les hyménées au bruit du tambourin de la upa-upa échevelée, Mata-Pifaré parcourut une dernière fois à cheval ses propriétés, embrassa sa femme et ses enfants, dit adieu à tous ses amis, et s’éloigna, la mort dans l’âme, mais le front souriant.

— « Pourquoi pleurez-vous ? disait-il ; pourquoi vous désolez-vous ? N’est-ce pas la loi ? Est-il donc permis, parce qu’on est riche, de ne pas s’y soumettre ? »

Et de loin il leur faisait signe de ne pas le suivre, que c’était fini, de se consoler, d’avoir du courage.