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Page:Gasztowtt - Le Poète polonais Jules Slowacki, 1881.djvu/21

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dont la perfection prouve la profonde impression laissée dans l’esprit du poète par ses premières études sur l’antiquité grecque. Mickiewicz et Slowacki, voilà deux exemples bien frappants d’une vérité trop méconnue de certains parnassiens de nos jours : c’est que la poésie romantique n’a atteint toute sa perfection que chez les écrivains qui connaissaient et admiraient l’antiquité classique : Gœthe, Byron et Victor Hugo en sont aussi la preuve.

A cela se réduit, croyons-nous, l’influence probable d’Eusèbe Slowacki sur le développement intellectuel de son fils, et encore est-ce dans son souvenir et dans la lecture de ses œuvres et non pas dans ses leçons, que notre poète a puisé ces enseignements, car il perdit son père à l’âge de cinq ans.

Bien plus grande et bien plus décisive a été l’influence de sa mère, Salomée Januszewska. On a souvent remarqué que beaucoup d’hommes de génie devaient surtout à leur mère la plupart de leurs qualités et peut-être aussi de leurs défauts : jamais cette observation ne fut mieux justifiée que pour Jules Slowacki.

Cette sensibilité extrême, parfois maladive, ce culte de l’idéal sous toutes ses formes, aussi bien dans